Et voila, une deuxième fois ! [Flashback] (PV Ludwig)

Ludwig est revenu au château après un court voyage. De quoi enchanter le petit prince. La nouvelle lui est parvenue non pas par les villageois, les nobles ou les valets, mais par Gretel qui sait toujours à l'avance. Comment fait-elle d'ailleurs ? Cette fille a des yeux de partout. Avec sa bonne humeur habituelle, elle est venue lui annoncer le retour du Prince. Premièrement, Julius feint l'indifférence mais ses deux amis/serviteurs le connaissent assez pour savoir que cet entêtement ne va pas durer longtemps. En effet, il ne faut que quelques minutes avant que Julius ne sorte en trombe des cuisines du palais pour courir à toute allure. Mission espionnage, phase 1 !

Le jeune homme stoppe sa course folle à l'ange d'un couloir qu'il sait proche des appartements du Prince Louis. Passant légèrement et avec discrétion sa tête blonde dans le couloir, il observe le prince s'éloigner du couloir en la compagnie de Wilhelm. Il n'est que de deux mais la vue de ses cheveux roux suffit à faire chavirer son cœur. Ses joues se teintent d'une couleur rouge. Il peut presque entendre son cœur battre dans sa poitrine. Jusqu'à que la silhouette d'une fille aux longues nattes rouges se poste à côté de lui, pour observer à son tour. Elle tourne vers lui un regard mi-blasé, mi amusée.

« Maitre Julius, vous savez qu'ainsi, vous faites particulièrement creepy ? »

Julius sursaute presque et rougit d'avantage, comme un enfant prit sur le fait, en pleine bêtise. Il la foudroie du regard et plaque sa main sur la bouche de la jeune femme, tout en s'éloignant du couloir avec elle.

« Chut Gretel ! Il va t'entendre !! »

De peur de passer pour un stalkeur, Julius préfère s'éloigner.
Ce n'est que par pur hasard, durant l'après midi, qu'il retrouve le prince dans les jardins, somnolant contre un tronc d'arbre. Les yeux clos, il a l'air apaisé et surtout ainsi, il ne ressemble pas à ce pervers sarcastique et sans gêne. Julius s'approche et se penche vers lui. Oui, pour une fois, il ressemble vraiment à un prince. Le prince de ses rêves, celui de sa précieuse photo. L'adolescent tombe à genoux sur le sol, avec l'élégance d'un hippopotame et approche son visage du sien. Il sait qu'il ne devrait pas (et accessoirement qu'il l'a déjà eu de cette manière.) mais ce n'est pas comme s'il aurait une autre occasion. Ludwig finira par se marier. Ce n'est pas comme s'il avait une chance. Alors pourquoi pas. De toute façon il n'a rien à faire. Lentement, il ferme les paupières et dépose un baiser sur ses lèvres. Chaste mais présent. Julius ouvre les yeux pour croiser … les prunelles tout aussi ouvertes de Ludwig (qui ne doit pas en revenir que le plus jeune ait encore profité de la situation). Il rougit brusquement et entame un mouvement de recule.

« Aaaaaaaaaah ! Espèce de mufle !! » crie-t-il avec une voix outragée, comme si celui qui vient d'avoir un comportement incorrecte n'est autre que Ludwig. Et la gifle part, cinglante et instinctive. C'est ce qu'on appelle, ne pas assumer du tout. Et accuser l'autre.

Le voyage avait été éreintant ! J'avais rencontré une jeune femme, dans le royaume voisin, qui m'avait paru fade et ennuyeuse. J'avais écouté ses discours pendant une bonne heure, avant de filer à l'anglaise en compagnie de Wilhelm. Nous n'étions rentré qu'au petit matin, et j'avais le tins aussi frais qu'une vieille dame sortie de son cercueil ! Cela me faisait mal au cœur de me regarder dans un miroir. (Bon, j'exagérai sans doute, j'étais toujours aussi beau !).
J'avais eu le temps de prendre un petit déjeuné paisible, tout de même, et de prendre un bain. Maintenant, je n'aspirais plus qu'à me détendre, au calme et dans le silence, et pour cela, il n'y avait qu'une seule chose à faire : aller dans les jardins. Avec un peu de chance, l'on ne viendrait pas interrompre une sieste improvisée là-bas. Ainsi descendis-je les escaliers et traversai la cours pour m'installer confortablement contre le tronc d'un arbre, m'allongeant sur la douce mousse un peu fraîche, le bras posé sur mon front pour cacher mes yeux délicats du soleil aveuglant.

Lentement, une sorte de torpeur me gagna. Je ne rêvais pas vraiment, des sons lointains parvenaient à mes oreilles, des oiseaux, des bruits de pas sur les gravillons. Une ombre se dessina derrière mes paupières closes. Des lèvres se posèrent sur les miennes. Instinctivement, je faillis rendre ce baiser à la personne qui me le donnait, mais je réalisai que ce semi-rêve rejoignait étrangement la réalité. J'ouvris les yeux, sourcils levés, et le regard de Julius croisa le mien. Je n'en revenais pas, il avait encore profité d'une situation ! Je faillis lancer une petite pique moqueuse mais n'en eu pas le temps, il m'insulta, puis me gifla. Il avait de la force, mine de rien, pour un petit. Lentement, je tournai la tête vers lui et le dardai de mes yeux verts et profonds. J'attrapai son poignet, aussitôt, avant qu'il ne songe à partir, l'air digne, ou à toutes jambes.

« Profiteur ! » lâchai-je, entre amusement et cynisme. « Je sais que je suis irrésistible, mais ce n'est pas une raison pour venir me tripoter dans mon sommeil, tu sais que c'est malsain ? » bien sûr, j'en rajoutai un peu, le baiser avait été chaste, et il n'avait eu aucun geste déplacer, mais pourquoi se priver de petites moqueries ?

J'approchai mon visage du sien et, presque suave, j'ajoutai :

« Si tu voulais un baiser, tu n'avais qu'à me le demander, plutôt que d'agir comme un petit voyeur... »

Je lâchai son poignet alors que nos visages s'étaient rapprochés et je me relevai en m'étirant. Finalement, je n'aurais pas de sieste paisible...

Il n'a pas l'air plus offusqué que ça par la gifle, Ludwig ne se préoccupe pas de la force du plus jeune. Geste pas très viril, précisons le. Il gonfle les joues avec colère et indignation alors que le prince le traite de profiteur, lui maintenant le poignet pour l'empêcher de partir (bien vu, c'est bien ce qu'il allait faire). Il n'a pas tout à fait tort, mais le petit prince est bien trop orgueilleux pour l'avouer et admettre ses torts. Encore plus pour s'excuser. C'est dingue ça, dès que Ludwig s'éloigne, il lui manque affreusement. Mais il suffit de l'avoir en face de lui pour faire revenir sa colère.

Julius affiche une moue scandalisée et choqué aux paroles de Ludwig. Jamais il ne se serait permis d'avoir des intentions malsaines. Des pensées oui, certes, après tout, il est adolescent, mais certainement pas joindre les gestes aux pensées. Il sent humilié et atteint dans sa fierté. Oui bon d'accord, c'est un peu exagéré, mais face à lui, il est bien incapable de prendre du recule ou de réfléchir d'une manière mature. Il n'en faut pas plus pour le mettre en colère. Julius lui crie dessus comme à son habitude.

"Maudit Prince, harceleur sexuel ! Ne me met pas dans le même panier toi, grand nigaud !"

Autre insulte très virile, n'est-ce pas ?

"Tu vas voir, tu ne payes rien pour at-" Le blond se stoppe dans sa phrase et ses cries. Il déglutit péniblement alors que Ludwig approche un peu trop près son visage du sien. Ses joues s'empourprent immédiatement bien qu'il tente de garder un air neutre. Pour garder un minimum contenance, ses yeux azurs le foudroie du regard.

Lui demander un baiser ? Il écarquille les yeux, son visage encore plus outré (si du moins c'est possible). Jamais de la vie !

"Mais tu me prends pour une petite pucelle ou quoi ?" Il se frotte le poignet enfin libéré, regardant Ludwig s'étirer. Les bras croisés, il fait la moue, lui donnant un air d'enfant boudeur. Julius se lève à son tour et croise les bras.

"Je suis un homme ! Pas une vierge effarouchée, de ce fait, je ne réclame pas, je me sers."

L'adolescent se donne un faux air dur qui n'est absolument pas crédible. Malgré ses paroles, si Ludwig l'approche, il est prêt à lui donner deux autres bonnes claques et de fuir à toutes jambes. Julius pousse un soupire et ferme les paupières, las, avec l'impression d'avoir passer les quelques minutes les plus dynamiques et fatigantes de sa vie. Pourquoi est-ce qu'il n'arrive pas à garder son self contrôle devant lui ?

Mais un jour, c'est Ludwig qui viendra à ses pieds lui demander pardon pour sa méchanceté et qui lui implorera de garder le regard sur lui. Ce jour viendra et ce sera à lui de savourer sa victoire. Peut-être qu'il acceptera de lui pardonner et son baiser fera rougir Ludwig. Cette idée le fait glousser et émettre un petit rire, peut-être un peu glauque et un poil flippant, comme seul lui sait les faire. Gretel dit souvent que cela relève d'un problème de personnalité et de comportement alors qu'Hansel a pour habitude de le fixer d'un air inquiet, sans doute pour sa santé mentale.

Il se reprend néanmoins et redresse la tête, son adorable sourire d'ange aux lèvres. Celui qui a le don de faire psychoter Gretel, quand il passe d'un extrême à l'autre.

"Et sinon ? Terminé les voyages ? Tu vas rester ici ?" Grosse lueur d'espoir dans le regard. "Oh attend !" Julius agrippe ses mains pour les examiner. Il soupire de soulagement en constatant l'absence de bague de fiançailles. Ainsi donc, il n'avait trouvé personne. Tant mieux. Le blondinet garde son regard sur les doigts longs et fins de Ludwig qu'il tient toujours. "Je vois que tu n'as pas trouvé de princesse !" fait l'adolescent sans prendre la peine de cacher sa joie.

Et sans prévenir, il se jette sur lui, pour passer ses bras autour de sa taille, collé à son torse, la tête dissimulé contre lui. Il laisse de nouveau échappé ce fameux rire sardonique.

"Bon retour, Prince Ludwig !!"

Ludwig.
Je ris. Une pucelle ? C'était exactement ce qu'il était ! Mais il ne fallait pas vexer les dames, elles pouvaient se montrer très rancunières ... Je m'apprêais à faire une réflexion de ce genre lorsqu'il attrapa ma main. J'arquai un sourcil. J'avais du mal à cerner la personnalité de ce jeune homme, à la fois flippant, agaçant, mignon et colérique ...
"Je ne compas me marier de si tôt ... Le vieux peut dire ce qu'il veut, mais on ne me passera pas la corde au cou ! ... Tu es jaloux ?" le raillais-je. "Je ne connais personne d'autre aussi bizarre que toi. C'est flippant et je ne sais pas si c'est une bonne chose ..." Néanmoins je ne le repoussai pas.


Julius.
"Jaloux de quoi ?" fait Julius en arquant un sourcil, mais il connait parfaitement la réponse. Il remarque que malgré les railleries, Ludwig ne le repousse pas pour autant. Le blond lache cependant ses mains.
"Etre différent n'est pas toujours un mal. Et puis ça prouve que je suis unique. Mais ne crois que parce que je suis amoureux de toi, cela fait de toi quelqu'un de spécial. Je suis comme ça avec tout le monde." Gros mensonge, il détourne la tête.



Ludwig.
J'attrapais son menton  pour le forcer à soutenir mon regard.
"Serait ce du rouge sur vos joues, mademoiselle ?" clamais-je en souriant avant d'approcher mon visage du sien une fois encore, l'empêchant de se dégager en tenant fermement son menton entre mes doigts. "Je doute que tu sois aussi barbant avec tout le monde ..."
Je lui souris un peu plus ♥



Julius.
"Je ... Je suis un garçon !!!" proteste le blond sans pouvoir s'empêcher de rougir, impressionné malgré lui. Il ne sait comment gérer ses sentiments et la proximité ne l'aide pas. Il tente de tourner la tête, en vain.
"Je ne suis pas barbant !!! ... Ou peut-être un peu" reconnait-il à contre coeur. "Mais c'est parce que tu me provoques tout le temps ! C'est de ta faute ! Et tu es trop près !! Respecte les règles de civilité !" Tout rouge.



Ludwig.
Je souris, presque mesquin.
"C'est toi me parle de limites de civilité alors tu viens me tripoter dans mon sommeil ?! Je te trouve vraiment sans gêne ♥ !" m'exclamais-je avant de le libérer de mon emprise. "Tu seras surement heureux de savoir que je repars après demain ! ..." Je lui jetais un coup d'oeil dénué d'intérêt.


Julius.
Julius ferme les yeux, restant indéchiffrable. Puis il emet un petit rire. Oui il ne regrette pas de l'avoir embrassé.
"Je te témoigne juste mon amour ... hehehehehehehehehe"
Son rire psychotique se stoppe à ses dernières paroles. Il ne peut s'empêcher d'être déçu. "Oh, déjà ?"



Ludwig.
Flippant. Oui. Vraiment flippat quand il s'y mettait. Je reculais d'un pas, non par crainte mais plutôt par désintérêt. La situation épuisait et je feignis un bâillement. "Ca t'étonnes ? Le vieux pique ses crises .... Il pompe mon air ! Je préfère encore dormir dans une auberge !"


Julius.
Il maudit le père de Ludwig. Mais en même temps, ce n'est pas comme s'il est en mesure de retenir le prince. Son regard s'assombre alors que ses yeux retrécissent. Il regarde dans le vide. Cependant, Ludwig n'a pas l'air de vouloir se marier et cela le rassure un peu. Lorsque soudainement il est prit d'une idée. Il glousse. Le petit prince lui adresse son sourire bien trop angélique.
"Je vois ! Et bien bon voyage Prince Ludwig." Mord ses lèvres pour ne pas rire.



Ludwig.
Suspicieux, je le regardais. Je me demandais à quoi il jouait mais je préférais hausser les épaules et tourner les talons après un sourire de remerciement. Ce gosse n'était pas sain !


Julius/Gretel
Ludwig ne voit julius durant les jours qui suivent. Le blond ne vient même pas lui dire au revoir. Et pourtant, une journée après le départ du prince, Julius traine ses deux acolytes, leur disant vouloir partir en voyage (sur les traces de Ludwig.)
Gretel ouvre la marche en sautillant joyeusement. Suit Hansel qui porte le sac de vêtements de Julius ainsi que les vivres. Puis enfin l'ado qui traine bien derrière, blasé.
"Hanseeeel ??!!! J'ai mal aux pieds !!!"


Hansel.
Je ne savais pas pourquoi nous suivions l'ange, mais c'était une demande -un ordre- de Julius ... Gretel ouvrait la marche et je veillai à ce qu'il ne lui arrive rien en couvrant ses arrières même si je la savais capable de se défendre. Je me tournais vers Julius et haussai un sourcil. Que voulait-il que je fasse ? Le porter ? J'attendis qu'il arrive à ma hauteur pour tendre les bras dans sa direction.


Julius/Gretel
Julius ne fait pas prier et saute dans ses bras. Le pauvre Hansel est maintenant exploité, condamné à porter les bagages + l'adolescent qui prend place sur les épaules du plus grand. Il lève la main et pointe du doigt l'horizon.
"Allez ! vous êtes trop lent ! On doit vite rattraper Ludwig ! En avant !!"
Gretel est septique et se retient de lui dire que c'est lui qui ralentit et que la il se sert de son frère. Elle lève les yeux au ciel et accélère !


Ludwig.
Je hissai Julius sur mes épaules et fis attention à ce qu'il ne se fasse pas mal. J'attrapai ensuite les bagages et repris ma route derrière ma soeur qui accélérait le pas. La marche rapide ne me dérangeais pas, et porter Julius non plus, il ne pesait pas bien lourd après tout. Cependant je sentis la désapprobation de ma soeur et eus envie de sourire. "Ou allons-nous ?" articulais-je.


Julius/Gretel
"Là ! Regarde !" fait Julius en montrant des traces sur la terre. "Il n'y a pas beaucoup de personnes qui se baladent en carrosse dans les environs. C'est sans doute la calèche de Ludwig."
Gretel saute sur le sol et se penche vers les marques.
"Les traces sont encore fraiches, on peut les rattraper"


Hansel.
Je souris ! Donc nous étions bel et bien encore sur les traces du prince ! Je ne comprenais pas pourquoi, pensant que toute cette histoire du meurtre était derrière Julius ... Mais j'avais l'impression qu'il s'agissait d'autre chose ... "Que lui voulez vous ?"
Ce n'était pas un reproche mais une question des plus innocentes. Et je voulais savoir où mettre les pieds aussi, afin de me préparer ...
Nous hâtâmes le pas.



Julius/Gretel
Gretel lève les yeux au ciel. Hansel n'a donc toujours pas compris ? Elle court à reculons pour se rapprocher d'eux et pose un doigt sur ses lèvres, suivit d'un clin d'oeil.
"Il est a-mou-reux !" Glousse-t-elle en insistant à chaque syllabe.
Julius fait la moue mais ne la détrompe pas. Il regarde au loin.
"Je les voix !" En effet, la calèche a fait halte pour la nuit ! Julius saute sur le sol et court à toute vitesse avant de bondir sur Ludwig, tout sourire.


Hansel/Ludwig
Perplexe, je fixai ma soeur quelques instants. Ooooh. Ils étaient amoureux ! Je souris et hochai la tête, c'était touchant !

"Mais queeeeeeeeeee fais tu là ?!" M'exclamais-je en fusillant les deux autres regard. "Tu froisses ma veste !"



[/color][/color]

Un sourire étire les lèvres de Julius alors qu'il ne lâche pas la taille du prince. Ses joues sont rougis par l'affection qui ne disparaît pas, même après que ce dernier proteste, surprit et dramatique. (Quelle pauvre veste froissée.) Son sourire s'élargit, ses yeux bleus grillent de malice alors qu'il lève la tête vers lui.

"Trouvé !!" Il ressert son étreinte, ne se préoccupant absolument pas de la veste. "Tu croyais te débarrasser de moi ? L'amour est plus fort que tout !" Ou plutôt, Hansel et Gretel sont de très bons pisteurs, mais passons ! "Et si ta veste s’abîme, tu peux toujours me la donner !"

Elle est toute douce cette veste et tient chaud. C'est plutôt agréable avec la fraîcheur de cette forêt. Il garde sa tête contre la polaire, non sans se dire que de toute façon, cette veste ne peut pas lui aller, il flotterait dedans; Après tout, il est loin d'avoir la grâce de Ludwig.

Sans gêne, il ouvre la veste du rouquin et se réfugie dedans, contre le torse du prince. Nouveau sourire.

"Tu me couvres ?"

Gretel vient aussi d'arriver et une nouvelle fois, elle lève les yeux au ciel.
"Dites le si on vous gêne ! Hansel ne regarde pas ça !" fait-elle en cachant les yeux de son frère aîné.

Tant bien que mal, je tentais de repousser ce gamin sans gêne qui enserrait ma taille et ne semblait pas décidé à me lâcher la grappe. Mais la goutte d'eau fit déborder le vase : pour qui se prenait-il ? Il froissait ma veste mais en plus il se permettait de me toucher de cette façon peu conventionnelle... Oui, j'étais magnifique, oui j'étais irrésistible, mais je n'avais pas besoin de mon fan-club ! Je penchai la tête vers lui en le tirant en arrière par les cheveux, sans gêne, moi non plus.

"Dis donc, je ne te dérange pas trop j'espère ? Je n'ai pas demandé a avoir des groupies sur les talons, j'en ai suffisamment en traversant la campagne !" déclarais-je, moqueur. "Retournes au château avant qu'il ne t'arrive quelque chose, un petit gars dans ton genre pourrait se faire piétiner par un cheval en traversant la route !"

D'un geste théâtrale; j'époussetai ma veste et tournai les talons sans même adresser un regard à Hansel et Gretel. Ces deux-là, aussi, toujours à céder aux caprices de Julius... Ce n'était pas bon pour son psychique déjà dérangé ! Cela dit, j'étais content d'avoir un peu de compagnie, mais je n'allais tout de même pas le dire à voix haute, cela aurait été faire preuve de bons sentiments...

Bien sûr, Julius sait comment est Ludwig et qu'il ne l'accepte absolument pas dans ses bras. Ce n'est pas comme s'il s'en soucie et il s'attend donc à être rejeté. Ce qui arrive. Peu importe ! Mais il n'accepte pas l'insulte. Offusqué, il serre les poings. Non mais comme si un cheval peut le percuter !

Ludwig part loin de lui et s'éloigne, oubliant la présence du blond. Frustré et blessé dans sa fierté, il fait la moue avant de se pencher pour attraper un champignon pourri. Le projectile percute la chevelure rousse mais Julius ne s'arrête pas là. Avant que le prince ne puisse se retourner, il lui saute sur le dos, passant ses bras autour de son cou, sans violence, et .... mord son oreille ! Ni plus, ni moins.

Alors que je commençai à m'éloigner en compagnie de Wilhelm, je sentis quelque chose de flasque venir heurter ma chevelure. Net, je m'arrêtai, dégoût peint sur le visage. Je n'avais même pas envie de savoir ce qu'il venait de lancer sur MES magnifiques cheveux !! Alors que j'allais me retourner vers lui, je le sentis atterrir sur mon dos avec lourdeur. Et ses dents vinrent titiller mon oreille, comme si nous étions en plein jeu érotique. Mes yeux s'écarquillèrent légèrement sous la surprise, et ma bouche s'entrouvrit.

Je lui donnai un coup de poing dans la mâchoire pour le faire tomber sur le sol et agitai mon poignet douloureux, l'air mauvais :

"Et tu me baves dessus en plus ! Tu n'as donc aucune honte ?" je croisai les bras sur ma poitrine en le regardant de haut. J'allais devoir prendre un bain.


- - - - -

Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Gretel m'avait dit que le prince et Julius étaient amoureux, mais je n'avais pas exactement cette représentation de l'amour en tête... Je posai donc ma main sur l'épaule de ma sœur.

"Gretel ? C'est ça l'amour ?"

Il chute sur le sol et se frotte la mâchoire douloureuse, les larmes aux yeux. Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que Ludwig soit si méchant ?!

"Tu n'es vraiment qu'un gros bêta !!"

Gretel pousse un soupire. Les histoires amoureuses de son maître ne se passent jamais comme il le souhaite. Elle secoue la tête et se rapproche de son frère pour lui murmurer.

"C'est parce que notre ange ne le sait pas encore." Elle regarde Ludwig qui part sans même les regarder, sans doute blasé par les événements murmure encore à son frère. "Je sais Nii-san ! On doit aider Maître Julius à se rapprocher de Monsieur l'Ange !"

****

Quelques jours plus tard, ils arrivent dans un château, où Ludwig logeait en tant qu'invité d'une princesse. Julius est jaloux mais tente de ne pas le montrer. Il fait clairement la moue, boudeur et pestant contre le monde.

"Je n'y crois pas !! Je suis un prince, je ne vais pas dormir dans une écurie !! C'est non, je ne veux pas !!"

D'accord, il a conscience d'agir comme un enfant capricieux, un prince pourri gâté alors qu'il a vécu dans une toute petite maisonnette pendant pas mal de temps, donc ce n'est pas cela qui va déranger sa vie. Mais c'est plus facile d'utiliser cela en excuse plutôt que d'avouer qu'il est contrarié par le fait que Ludwig soit certainement en train de charmer une femme.

Gretel réfléchit, ignorant les gémissements de son maître ! Elle fini par se taper la main avec le poing, une idée en tête, sourire machiavélique !

"On va faire passer maître Julius pour une servante du palais !!"
"Pardon ?!" Le terme servante l'offusque bien plus que l'optique de se déguiser en fille (à près tout, enfant, il le faisait déjà). Mais déjà Gretel trifouille dans les affaires pour chercher de quoi costumer son maître. Ce dernier résiste à la vue de ce qui est en train de se passer mais la rouquine demande de l'aide à son frère pour immobiliser le petit blond. Quelques minutes plus tard, Julius est parfait (ou parfaite) si du moins on oublie son air boudeur et capricieux.

"C'est le grand retour de Juliana !" s'exclame Gretel en mentionnant le nom que prenait Julius lorsque enfant, il se déguisait en fille.
"Mais Juliana est une princesse, pas une bonniche !!"

Le soir, ils assistent à un bal où Juliana est bien forcée de vagabonder avec un plateau à la main, laissant les nobles, princes et princesses prendre les petits apéritifs. Mais Gretel voit grand. Les deux gardes du corps participent également. La rousse est déguisée en arlequin pour amuser la galerie. Elle a également demandé à son frère de prendre part au bal, le laissant choisir le rôle qu'il souhaite interpréter. Julius souffle de nervosité en voyant son aînée jongler avec des balles, s'attirant les applaudissements de son public. Ses mains se crispent sur son plateau. Le prochain qui le prend pour une servante a le droit à un coup de plateau en pleine tête.

Chose dit, chose faite. Alors qu'on l'interpelle, Juliana se retourne brusquement.
"Je suis une princesse !!!!!"
Le prince en face de lui se penche sur le côté pour éviter le plateau avant qu'il lui arrive au visage. Ce dernier ce fracasse contre le mur dans un bruit sonore. De sa main, il attrape le poignet de la servante puis se serre de sa main libre pour entourer sa taille et l'attirer près de lui.
"Allons, jeune demoiselle, ce n'est pas une attitude à prendre devant un prince. Vous avez l'air bien sournoise ... Et frustrée. Comment vous vous nommez ?" Il se penche, rapprochant son visage du sien, souriant devant ces joues rougies.

Plus loin, Gretel n'en perd pas une miette. Elle fronce les sourcils, méfiante devant cette proximité inattendue. Personne n'approche son maître. Du moins personne mise à part l'ange mais là, ce n'est pas lui.

"Hansel" fait-elle pour l'avertir. Gretel fait rebondir une de ses balles dans sa main et la jette ni plus ni moins ..... En pleine tête de ce prince inconnu qui pousse un léger grognement de surprise, et de douleur.

Je ne comprenais pas exactement ma chère soeur, mais je supposais qu'elle avait raison, nous devions les aider du mieux que nous le pouvions ! Je souris donc, sous mon chapeau, et hochai la tête : oui, nous allions les aider de notre mieux, j'étais sûr que cela marcherait à merveille !

- - - - - - -

La princesse était une jeune dame tout à fait charmante distinguée, réservée, gracieuse... Elle me plaisait beaucoup, je devais l'admettre. Au moins, elle ne semblait pas cinglée, et n'avait visiblement aucun vices cachés (comme des poiles sur le torse, par exemple... Brrr !). Peut-être serait-ce la bonne ... ? Pff Ludwig, à quoi tu penses ! Comme si j'avais envie de me marier, non, j'allais la séduire, coucher avec elle, et m'en aller comme le goujat que j'étais ! ♥ Un mariage ferait trop plaisir au vieux crouton, en plus... Et lui faire plaisir était le dernier de mes soucis, non mais vraiment, quelle idée saugrenue !

Un bal allait être donné en l'honneur de son anniversaire, et beaucoup de monde y était convié, y compris deux autres princes du royaume voisin, quelques dames, et autres aristocrates... Un gratin fort distrayant, au final, j'appréciais ! J'avais même pu prendre un bain pour me remettre des bêtises de Julius ! Souiller ma belle chevelure de ses champignons vénéneux... Quelle honte !

Bref. Le soir venu, je me trouvai fort bien habillé, les cheveux attachés en une queue de cheval, dans une ceste en soie magnifique, pantalon noir et moulant, longue bottes... La totale, en somme, et bien plus raffiné que ces autres princes de mauvais goût aux cheveux blondasses et gominés ! Avec délicatesse, j'offris une danse à la fille de mon hôte, la princesse aux petits pois, comme on la surnommait. Cela la faisait rire, mais je savais que ce surnom la blessait, au fond, il lui avait été attribué par sa soeur aînée.
Alors que nous dansions, un vacarme retentit à l'autre bout de la salle, des verres fracassés. Je tournai la tête au moment même où un homme se faisait tirer dessus. Il tomba raide mort sur une servante, son sang souillant le sol. Des hurlements s'élevèrent. D'un bond, j'attrapai la servante pour la taille pour l'éloigner du cadavre et la pris dans mes bras, telle une mariée à la fin de ses noces et l'amenai à l'air libre. Bien sûr, je n'étais pas bête, le déguisement ne trompait que ceux qui ne LE connaissait pas.

Sans le lâcher, je plongeai mes yeux verts dans ceux de Julius. "Alors, mademoiselle la servante, on se fait accoster par des hommes ? Je te pensais moins volage que cela, te travestir pour espérer passer une nuit d'amour... Quel drame !" je lui fis un sourire plein de moquerie. J'embrassai son front avant de le laisser tomber par terre comme un sac à patates. "Ramasses tes jupons, on s'en va !" Je jetai un regard au château. "Dommage, elle était vraiment charmante, celle-là... J'aurais pu passer une délicieuse nuit, j'espère que vous êtes fiers !" lançai-je à Hansel et Gretel qui venaient de nous rejoindre dans l'ombre.

La balle percute la tête de l'aguicheur, sous les yeux écarquillés de la servante. Gretel. Bien entendu que c'est elle. Mais pour le coup, il remercie sa perspicacité et sa rapidité. Le blondinet le foudroie du regard et au moment où il allait se permettre une remarque cinglante, le prince se prend une balle en pleine tête, mais cette fois-ci provenant d'une arme à feu. Il s'écroule sur le plus jeune, qui pousse un crie de terreur. Ca ce n'est pas prévu. Et ça, ce n'est pas Gretel. Ni Hansel. Il n'a cependant pas le temps de réagir, qu'il est soudainement porté en marié, son kidnappeur s'éloignant à grand pas, l'air de porter une princesse. Sur le coup, il cherche à se débattre, mais la peur passée, il reconnait le prince de ses rêves : Ludwig. Ses mains s'accrochent à sa veste.

Chamboulé par ce qu'il vient de se passer, il ne réagit même pas au sarcasme alors qu'il aurait habituellement été le premier à râler et s'offenser ... Et rougir. Lorsque le baiser effleure son front, il sursaute, rougit et retrousse les épaules, le coeur battant à toute vitesse avant de ...... percuter brusquement le sol. Ludwig vient de le lâcher ni plus ni moins, stoppant net l'instant romantique.

"Goujat !!!" crie-t-il en se relevant, retrouvant ses moyens.

Gretel qui arrive en compagnie de son frère, hausse les épaules à l'accusation du rouquin.
"Ce n'est pas nous mon Ange. Moi j'en aurais fais une brochette. Mais personne n'a le droit d'approcher maître Julius à part vous, donc disons que c'est un mal pour un bien. Le tueur a juste agit avant moi .... C'est bien dommage !" Elle pose un doigt sur ses lèvres, le regard dans le vide, songeur.

De son côté, Julius fait clairement la tête, l'air bien fin dans sa soubrette.

"C'est complètement faux ! Et puis vous savez quoi, moi aussi je fais un voyage pour trouver le prince de mes rêves et me marier. Voila ! Après tout, je ne vais pas t'attendre toute ma vie, il est temps que je regarde d'autres hommes !"

Il est à moitié sérieux, à moitié blagueur/boudeur. Il est vrai que ce serait sans doute la meilleure des méthodes. Mais la vérité est que c'est sans doute impossible. Il peut sans doute essayer, mais il doute d'y arriver. Du moins pas pour le moment. Mais bon, peut-être qu'il peut faire quelques efforts et accepter de voir d'autres personnes. Après tout, c'est quand même agréable de se sentir désiré.

"C'est dommage, il était beau."

Gretel lance un regard perplexe à son maître et un regard d'incompréhension à son ange.

Sans prêter la moindre attention aux protestations de Julius, j'époussetai les manches de ma veste tout en regardant Hansel et Gretel du coin de l'oeil. Alors ce n'étaient pas eux, à l'origine de ce meurtre ? Hum. En effet, j'aurais trouvé cela étrange qu'ils le fassent sans aucune raison crédible. Je poussai un léger soupir avant de baisser les yeux sur le gamin... Un voyage pour se trouver un prince ? J'éclatai d'un rire franc.

"Et tu te ferais passer pour une fille ? Personne ne voudrait d'un petit homme, à moins de devenir son amant caché..." je lui fis un large sourire. "Je doute que ton futur époux soit heureux en découvrant ce qu'il y a sous tes jupons !" je croisai les bras et me baissai légèrement pour arriver à sa hauteur. "A moins que tu ne sois réellement une femme ?" je haussai un sourcil. Ce ne serait pas si étonnant que ça, au fond, j'en étais sûr. Cependant, je pensais qu'il était un homme, malgré ses manières étranges de se travestir. Mais je ne pouvais pas le juger à ce propos, moi-même étais assez androgyne.

"Beau ? Tu as vraiment mauvais goût." ajoutais-je, presque vexé sans pour autant le montrer. J'étais le plus beau dans tous les royaumes avoisinant ! Je tournai la tête vers Gretel : "Ne le laisses pas faire de bêtises, je ne serais pas toujours derrière son dos ! Bien..." je remis mes gants. "Je te souhaite bonne chance, Julius, nous verrons bien qui trouvera bague à son doigt le premier. J'espère que ce ne sera pas moi ! ♥" je lui fis un clin d'oeil et ordonnai à Wilhelm de partir devant.